Étude sur l'Holocauste et l'antisémitisme menée auprès d'adolescents nord-américains
Avant que l'Ontario ne rende obligatoire l'enseignement de l'Holocauste en 6e année à partir de septembre 2023, aucune province ni aucun territoire canadien ne rendait obligatoire l'enseignement de l'Holocauste dans le cadre de leurs programmes d’études. Aux États-Unis, seuls 22 États exigent que l'enseignement de l'Holocauste fasse partie des programmes d’études de secondaire.
Alors que certains enseignants introduisent l'enseignement de l'Holocauste par le biais de l'histoire ou de la littérature, de nombreux élèves découvrent l'Holocauste et d'autres meurtres de masse systématiques et sanctionnés par l'État à travers de sources non traditionnelles, telles que les bandes dessinées, les comptes de médias sociaux, les jeux vidéo et les émissions de télévision.
Nous avons mené une enquête avant et après l'intervention pour évaluer ce que 3 593 adolescents du Canada et des États-Unis savaient et pensaient de l'Holocauste et de l'antisémitisme. L'intervention a consisté d'une conférence virtuelle de deux jours, appelée « Education Days », organisée par Libération75.
Les données recueillies nous ont permis de tirer les conclusions suivantes :
​
LES ÉLÈVES SONT RENSEIGNÉS SUR LES JUIFS ET L'ANTISÉMITISME
​
69,28 % des élèves comprennent que les Juifs appartiennent à un groupe ethno-religieux.
53,98 % des élèves comprennent que l'antisémitisme est la haine envers le peuple juif.
​
LES ÉLÈVES ONT TÉMOIGNÉ DE L'ANTISÉMITISME
​
42 % des élèves ont déclaré avoir été témoins d'un événement antisémite, et ce alors que la grande majorité des participants à l'étude s'identifiaient comme non-Juifs.
Les histoires racontées par les élèves à propos de ces événements étaient troublantes et parfois violentes. En plus des clichés antisémites traditionnels, les exemples comprenaient des blagues sur les Juifs mis dans des fours, des célébrations de la fusillade de la synagogue de Pittsburgh et des commentaires haineux sur les médias sociaux ou les plateformes de jeux.
​​
LES ÉLÈVES DÉCOUVRENT L'HOLOCAUSTE HORS DE L'ÉCOLE
Avant l'intervention éducative, 80 % des répondants ont déclaré avoir entendu parler de l'Holocauste, mais 40 % d'entre eux l'ont fait sur les médias sociaux.
​​
​LA NÉGATION DE L'HOLOCAUSTE A INFLUENCÉ LES ÉLÈVES
​​
32,90 % des élèves ne savent pas quoi penser de l'Holocauste, trouvent que le nombre de Juifs morts a été exagéré ou se demandent si l'Holocauste a vraiment eu lieu.
​
L'APPRENTISSAGE SUR L'HOLOCAUSTE A UN IMPACT POSITIF
​​
Après l'intervention éducative, les élèves étaient 9 % plus susceptibles d'agir en présence d'un événement antisémite.​
​
LES ÉLÈVES TIRENT PROFIT DU MANDAT ÉDUCATIF​
​​
À la question portant sur la fréquence à laquelle les répondants pensent que les Juifs sont victimes d'antisémitisme là où ils vivent, les répondants de Floride (où il existe des mandats éducatifs) ont répondu « souvent », 17 % plus que les répondants de l'Ontario (où il n'y a pas de mandat de ce type).
Les élèves de Floride étaient plus susceptibles (+3,93 %) de reconnaître l'existence de l'Holocauste et moins susceptibles d'exprimer des doutes ou un déni par rapport aux élèves des écoles de l'Ontario.
Les élèves de Floride étaient plus nombreux à affirmer que l'Holocauste pourrait se reproduire (+11,75 %) et moins nombreux à déclarer qu'il ne pourrait pas se reproduire (-4,46 %).
​​
LES ÉLÈVES SOUHAITENT EN SAVOIR PLUS
​​
Les élèves souhaitent approfondir leurs connaissances sur l'Holocauste et les génocides.
92,64 % des élèves de l'Ontario ont déclaré vouloir en savoir plus sur l'Holocauste, et 87,19 % ont déclaré vouloir en savoir plus sur d'autres génocides.
NOS RECOMMANDATIONS
Au vu de ces résultats, nous demandons aux gouvernements provinciaux et territoriaux du Canada de rendre obligatoire un enseignement plus solide de l'Holocauste et de l'antisémitisme dans les programmes scolaires, afin de garantir que nos jeunes connaissent les dangers qui surviennent lorsque la haine n'est pas surveillée et nous ne nous défendons pas mutuellement. Plusieurs organisations canadiennes et internationales ont développé et regroupé des ressources pédagogiques que les enseignants canadiens peuvent utiliser pour mettre en œuvre cette politique.
Nous sommes convaincus que la connaissance de l'Holocauste produit un corps d'élèves plus susceptible de prévenir les intimidations, la discrimination et d'autres conflits intergroupes à des stades précoces et non violent, ainsi qu'une génération de futurs dirigeants en mesure de prévenir et d'atténuer les conflits à des stades plus avancés et violents.
​
En novembre 2022, en réponse à cette étude, la province de l'Ontario a ajouté, pour la première fois au Canada, l'enseignement obligatoire de l'Holocauste au programme de 6e année. Libération75 exhorte les autres provinces à suivre l'exemple du ministre de l'Éducation de l'Ontario, Stephen Lecce, et à intégrer l'enseignement obligatoire de l'Holocauste dans les programmes scolaires de toutes les autres provinces du Canada.
​
*Libération75 est ravi d'annoncer que la Colombie-Britannique, l'Alberta, le Manitoba, la Saskatchewan et le Yukon ont suivi l'exemple de l'Ontario en rendant obligatoire l'enseignement de l'Holocauste en 2025. Chacun a fait référence à l'étude de Libération75 dans sa justification. L'Ontario s'est également engagé à rendre obligatoire l'enseignement sur l'Holocauste en 10e année en 2025 (en plus de 6e année).
​
POUR EN SAVOIR PLUS
​
CONTACT MÉDIAS : Marilyn Sinclair au (416) 801-8456 ou à
​
Cette étude a été menée par Alexis Lerner, postdoctorante en données présidentielles
Boursière à Western University, au nom de Libération75.
Cette étude a été rendue possible en partie grâce au généreux soutien financier de la
Direction générale de l'action contre le racisme, une initiative du gouvernement de l'Ontario visant à créer une société plus inclusive, où les communautés sont protégées contre le racisme, la discrimination et la haine.